L’évolution du bâtiment en France
L’évolution du bâtiment en France, reflète une transformation profonde de la manière dont nous construisons et habitons nos espaces de vie. Cette évolution a été marquée par des changements architecturaux, des innovations technologiques et surtout par une évolution des besoins et une prise de conscience croissante de l’importance de l’efficacité énergétique. Nous allons voir ensemble qu’elles sont les grandes étapes de cette transformation.
1. Les constructions d’avant la Seconde Guerre mondiale
Avant la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments en France étaient principalement construits avec des matériaux naturels et produits localement, tels que la pierre, la brique et le bois. Ces constructions étaient peu isolées et donc peu efficaces sur le plan thermique. Les murs épais en pierre ou en brique avaient une certaine inertie thermique. Malgré cela, les fenêtres, généralement en simple vitrage ainsi que l’absence d’isolation, rendaient les bâtiments particulièrement énergivores. Le type de couverture (toiture) dépendait souvent des méthodes constructives des régions (tuile ou ardoise majoritairement). Les toitures n’étaient pas isolées, mais bénéficiaient de combles perdus qui faisaient office d’espace tampon et régulaient les déperditions de chaleur.
Les maisons de cette époque dépendaient largement des cheminées pour le chauffage, ce qui signifiait une forte consommation de bois. Le confort thermique était inégal, avec des variations de température importantes entre les différentes pièces et un faible rendement énergétique.
2. L’après-Guerre et l’industrialisation de la construction
Après la Seconde Guerre mondiale, la France a connu une période de reconstruction rapide et de modernisation. C’est à cette époque que les processus de construction industrialisés, se sont largement répandus, avec l’adoption massive de matériaux tels que le parpaing et le béton. Ces matériaux permettaient une construction plus rapide et moins coûteuse, répondant à la demande croissante de logements.
Cependant, ces nouveaux matériaux n’étaient pas sans défauts sur le plan thermique. Les bâtiments en parpaing et en béton étaient mal isolés, conduisant à des pertes de chaleur importantes. De plus, ces matériaux, plus légers que les constructions en matériaux naturels (pierres) ne présentaient pas l’avantage de bénéficier d’une inertie thermique importante.
Le confort de ces constructions était cependant plus important que chez leurs prédécesseurs, car les faibles performances thermiques étaient compensées par une énergie peu chère, et des systèmes de chauffage peu contraignant, notamment grâce à l’avènement des chaudières à fioul et au gaz.
Les immeubles construits durant les Trente Glorieuses (1948-1974) sont emblématiques de cette période. Bien qu’ils aient permis de répondre à la crise du logement, ils posent aujourd’hui des défis majeurs en termes de rénovation thermique, en raison de leur conception initiale peu orientée vers l’efficacité énergétique.
3. L’émergence des réglementations thermiques
La première grande rupture dans l’histoire de la thermique du bâtiment en France est intervenue en 1974, à la suite du choc pétrolier. La prise de conscience des limites des ressources énergétiques et de la nécessité de réduire la dépendance aux énergies fossiles a conduit à l’introduction de la première Réglementation Thermique en France : la RT 1974.
Cette réglementation imposait pour la première fois des normes minimales d’isolation thermique pour les nouvelles constructions. Les évolutions suivantes, avec les RT 1982, RT 1988, RT 2000, RT 2005, et RT 2012, ont progressivement durci ces exigences, introduisant des notions comme le coefficient de transmission thermique (U), le traitement des ponts thermiques, ou encore les limites d’étanchéité à l’air des bâtiments.
La RT 2012 a marqué un tournant décisif en visant l’objectif de bâtiments basse consommation (BBC), avec des exigences plus strictes sur la consommation d’énergie primaire des bâtiments, incluant non seulement le chauffage, mais aussi la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage, la climatisation et les auxiliaires (ventilation, pompes).
4. Les normes et règlementations actuelles
Aujourd’hui, la réglementation thermique a encore évolué avec l’introduction de la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020). Cette nouvelle norme va au-delà de la simple performance thermique pour intégrer une dimension environnementale plus large. Elle impose que les nouveaux bâtiments soient à énergie positive, c’est-à-dire qu’ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment sur une base annuelle.
Cette évolution se traduit par une intégration systématique des systèmes de production d’énergie renouvelable dans les bâtiments. Les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur, et les systèmes de ventilation double-flux sont désormais des éléments courants dans la conception des bâtiments neufs. De plus, la RE 2020 introduit des critères de calcul sur l’empreinte carbone des matériaux utilisés, favorisant ainsi l’emploi de matériaux biosourcés ou recyclés.
L’avenir de la thermique du bâtiment en France est ainsi résolument tourné vers la durabilité et l’efficacité énergétique. Les bâtiments d’aujourd’hui, doivent non seulement répondre aux exigences réglementaires strictes, mais aussi contribuer activement à la transition énergétique du pays.
Conclusion
L’évolution des bâtiments en France montre combien la prise en compte de la performance thermique est devenue centrale dans la construction. De simples structures dont le rôle était d’abriter les individus, les bâtiments sont devenus des lieux de vie et de travail nécessitant du confort tout en étant plus économes en énergie afin de répondre aux problématiques énergétiques actuelles.
Si vous souhaitez améliorer votre logement, votre confort et réaliser des économies d’énergies, la réalisation d’un audit énergétique vous aidera à intégrer ces différents paramètres dans le cadre de travaux de rénovation globale et à trouver des solutions adaptées à votre bien.